Page:Yver - L Enfant de la balle.djvu/158

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dans l’autre la petite sœur dont la séparation lui avait toujours été si cruelle.

À l’hôpital, Mlle Lanceleau prit plus de précautions pour préparer le pauvre vieux malade à cette joie inespérée. Lui aussi, le père Mousse, conservait au cœur le souvenir de la petite orpheline qu’il avait recueillie et aimée comme sa vraie fille. Quand il sut que, de son côté, Jen n’avait pu l’oublier malgré son long silence, silence qui lui avait bien coûté, mais auquel il avait cru devoir se soumettre, il ne put retenir ses larmes et demanda à la revoir de suite.

Lorsque Jen se réveilla, la directrice était à côté de son lit, et la regardait en souriant d’un air si heureux, qu’elle s’écria aussitôt :

— Oh ! mademoiselle, vous les avez retrouvés ?

Et quand elle sut ce qui s’était passé pendant cette matinée, elle eut une explosion de joie, qui, chez elle aussi, se manifesta par des larmes. Son impatience ne connaissait plus de bornes ; elle s’habilla à la hâte, et, accompagnée de Mlle Lanceleau, prit un fiacre, qui lui paraissait ne pas avancer dans les rues de Paris. Il lui semblait que sa vue guérirait le père Mousse, et elle ne voulait pas penser que les craintes de Roland pussent se réaliser.

Quand elle entra dans la salle des convalescents, tous ceux qui étaient là regardèrent avec étonne-