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Page:Yver - L Enfant de la balle.djvu/159

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ment la fillette, si charmante dans sa robe noire, avec ses cheveux blonds tombant en flots onduleux sur ses épaules, s’élancer vers le lit du père Mousse et se jeter en sanglotant entre ses bras.

— Oh ! père Mousse ! père Mousse ! disait-elle.

Le vieillard, lui, ne pouvait articuler aucune parole ; mais doucement, bien doucement, il passait ses mains amaigries dans les longs cheveux blonds.

Le soir, dans le parloir de Mlle Lanceleau, la scène fut moins émouvante, mais l’entretien dura plus longtemps. Les jeunes gens ne pouvaient se lasser d’entendre réciproquement le récit de leur vie pendant ces cinq dernières années. Ils ne se quittèrent qu’avec la promesse de la directrice de permettre ces visites chaque jour.

Jen écrivit aussitôt à M. Jean Patrice l’heureux événement qui venait de lui arriver, et lui demanda d’avancer de quelques jours le voyage qu’il devait faire le mois suivant, parce qu’elle avait des projets pour lesquels elle désirait beaucoup le consulter. M. Jean se rendit à son désir, et arriva la semaine suivante.

Or, voici quels étaient les projets de Jen :

Installer le père Mousse dans une petite maison de Neuilly, et y vivre avec lui et la bonne Rosalie comme femme de confiance. Faciliter à Roland les moyens d’entrer à l’École des Beaux-Arts et de devenir plus tard un architecte de talent.