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Page:Yver - L Enfant de la balle.djvu/18

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souvenir. Voilà longtemps que l’idée me hante de prendre chez moi une enfant dont je ferais ma fille, que je cajolerais à mon aise, qui m’appellerait son père ; et, depuis que j’ai vu votre Jen, mes désirs augmentent.

Pendant que M. Patrice parlait, de grosses larmes étaient venues aux paupières du père Mousse.

— Jen, répétait-il, mais à présent je l’aime comme ma fille !

— Toute ma fortune sera à elle, continua le vieux monsieur ; plus tard, elle trouvera un bon mari…

— Mais, qui êtes-vous ? dit alors le bonhomme d’un ton brusque ; comment vous nommez-vous ? êtes-vous d’ici ? Pardonnez-moi ces questions ; mais vous savez, une petite qu’on a presque élevée…

— Je comprends très bien que vous ayez besoin de ces renseignements, repartit le monsieur. J’habite cette ville, où j’étais autrefois négociant. Du reste, voilà ma carte, et, si vous voulez vous rendre avec moi chez mon notaire et apporter les papiers de l’enfant, nous arrangerons les choses en règle.

Le saltimbanque passa sur ses yeux sa grosse main, et, sans pouvoir réprimer un soupir de souffrance :