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Page:Yver - L Enfant de la balle.djvu/91

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Derrière la maison s’étendait, sur quelques dizaines de mètres carrés, un gentil jardin, bien dessiné, planté de beaux marronniers et bordé d’un petit mur peu élevé, qui le séparait des jardins avoisinants.

Quand les gros temps de l’hiver se furent un peu calmés, Jen descendit chaque matin dans ce jardin. Enveloppée dans un grand châle blanc, elle arpentait les petites allées, poursuivant quelque rêverie, ou bien, les yeux baissés à terre, elle observait la course d’une fourmi égarée. Il faut dire que, dans un coin, elle avait découvert une fourmilière ; et, bien souvent, elle demandait à Rosalie un peu de sucre, qu’elle effritait autour du logis des insectes. Les petites bêtes étaient alors dans un grand émoi, et l’enfant passait de longs moments à les voir charger leur butin, pour en aller garnir leur garde-manger.

Un jour qu’elle était ainsi penchée sur le sol, épiant les moindres démarches de ses protégées, elle entendit une voix qui disait :

— Hé ! mademoiselle, que faites-vous là ?

Jen se retourna, vit qu’elle était seule dans le jardin, et, sans prêter plus d’attention, reprit son examen.

Au bout d’une minute à peine, la voix reprit :

— Pourquoi ne me répondez-vous pas, mademoiselle ? Qu’y a-t-il donc de si curieux par terre ?