Page:Yver - L Enfant de la balle.djvu/92

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Par ce détail, la fillette comprit que la voix mystérieuse s’adressait bien à elle ; elle se leva, parcourut le jardin en tous sens — ce qui ne fut pas long — et finit par apercevoir, dans le mur de droite, une petite porte un peu disjointe et dont les fentes laissaient apercevoir le jardin voisin ; et c’était justement de ce côté que venait la voix.

— Je vous vois bien, allez ! répétait-on encore.

Alors, en s’approchant, Jen aperçut par un écartement de planches une figure d’enfant, très éveillée, aux yeux noirs, ardents, aux cheveux épais, mais coupés à la hauteur du cou ; la fillette eut, sans doute, l’air étonné, et recula un peu, car la petite voisine eut un grand éclat de rire.

— Ah ! ah ! fit-elle, avez-vous trouvé maintenant ? Comment vous appelez-vous ?

Jen, à peine revenue de sa surprise, la regardait toute stupéfaite.

— Je m’appelle Jen Patrice.

— Jen ? vous avez un nom drôle, tant mieux, moi aussi. Je m’appelle Lilie.

La petite Patrice sentit qu’il était ridicule de garder ainsi le silence devant la loquacité de son interlocutrice ; et, après un effort pour vaincre sa timidité ordinaire, elle demanda à son tour :

— Mais ce n’est pas votre vrai nom ?

— Non, oh non ; mais je ne veux pas vous le dire, le vrai, il est trop drôle. Voulez-vous jouer ?