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Page:Yver - L Enfant de la balle.djvu/94

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plante étiolée, qui inquiétait tant son père adoptif, avait fait place à des couleurs animées ; ses yeux, pleins de langueur, avaient pris une ardeur joyeuse ; tout cela pour une seule heure passée avec une petite camarade.

— Alors, je n’ai pas eu tort d’accepter, fit l’enfant ? j’avais peur que cela ne vous contrarie.

— Au contraire, je suis très heureux pour toi.

Mais, au fond, M. Patrice voyait bien que le premier pas seul était fait. Les petites filles, en effet, ne pouvaient continuer indéfiniment leurs jeux, sans que les parents eussent ensemble quelques rapports, et, surtout, qu’ils aient donné un mutuel consentement.

Rosalie, dans le fond de la salle à manger, assistait à cette scène. Elle avait un petit air entendu et roulait, en souriant à part, les lacets de son tablier blanc.

Enfin, elle se décida à faire quelques pas en avant.

— Si monsieur le permettait, fit-elle, je dirais bien quelque chose.

— Dites, Rosalie.

— Eh bien monsieur, je rencontre souvent à la Faiterie, Angélique, la bonne de Mme de la Rocherie ; il paraît qu’elle désire depuis longtemps que ses demoiselles fassent connaissance avec la vôtre. Sa petite aînée s’en va de la poitrine de sa fenêtre,