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Page:Yver - L Enfant de la balle.djvu/93

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— Jouer ? dit Jen, de plus en plus étonnée.

— Eh bien oui, ce n’est pas difficile ; voilà un ballon, je vais vous le lancer par-dessus le mur, vous me le jetterez après, et ainsi de suite… Dites, voulez-vous ?

— Oui, répondit l’enfant, qui aurait bien voulu, cependant, avoir l’assentiment de son père.

La partie commença et dura longtemps, les joues blanches de Jen reprenaient de belles et bonnes couleurs roses, ses yeux s’animaient en suivant les bonds capricieux du ballon, qui menaçait de temps en temps d’aller se nicher malencontreusement, soit dans les marronniers de M. Patrice, soit dans les tilleuls de l’autre jardin. Mais l’heure passait, et la petite voisine cria :

— En voilà assez, Mlle Jen, le déjeuner est sonné, il faut que je m’en aille. Adieu ! revenez demain surtout.

— Comme tu as bonne mine, ce matin ! dit M. Patrice à Jen, lorsqu’elle arriva pour le déjeuner.

— C’est que j’ai bien joué, père.

— Joué cela m’étonne de toi ; et comment ?

Alors, elle raconta ses aventures de la matinée, pendant que la figure du vieillard s’illuminait de joie.

Une amie ! Sa fille allait avoir une amie ! Comme déjà cela lui faisait du bien : son teint pâle de