Page:Yver - La Vie secrete de Catherine Laboure.djvu/27

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La conversion d’Alphonse Ratisbonne eut, dans cette période florissante du règne de Louis-Philippe, un retentissement mondial. Dans toute la société française, à Rome d’abord, à Paris ensuite, en Alsace où vivait sa famille, en Allemagne où s’étendaient ses relations, il n’était bruit que de ce coup de grâce foudroyant qui rappelait la conversion de saint Paul lui-même, car il est bien vrai que le baron de Bussières ne ramassa pas sur les dalles de l’église Sant Andrea son ami moins pantelant que les compagnons de Saul leur chef de bande, sur le chemin de Damas. Rien ne disposait ce Juif à devenir catholique. Tout, au contraire, s’y opposait. Et il le fut en une minute pour passer ensuite quarante années dans la sainteté la plus fidèle à l’Église.

L’événement fit traînée de poudre. On demandait dans toute l’aristocratie : « Mais qu’y a-t-il eu au juste ? » Et les mieux informés répondaient : « C’est cette Médaille. » — « Quelle Médaille ? » — « La Médaille miraculeuse qui fait fureur depuis dix ans et qu’un ami l’avait forcé de porter à son cou. »