Page:Yver - La Vie secrete de Catherine Laboure.djvu/33

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PREMIÈRE PARTIE

En 1828, existait à Paris, dans un quartier populeux, un petit restaurant qui avait affermé la nourriture des équipes d’ouvriers pour un grand entrepreneur. Grosse affluence de maçons, de charpentiers et de peintres qui se tassaient aux tables d’une salle peu éclairée, dans l’odeur du vin, la fumée des pipes, le relent des sauces à l’oignon, tandis que les propos des gais compagnons parisiens partaient de tous les côtés, saluant la servante.

Vers octobre ou novembre de cette année-là, les joyeux habitués de ce que le peuple appellerait aujourd’hui un « bistro » virent apparaître une nouvelle venue qui les sidéra. C’était une assez grande jeune fille de vingt-deux ans, au visage allongé et parfaitement construit, aux beaux yeux bleus, aux cheveux châtains, qui se mêlait du service et passait de table