Page:Yver - Le Mystere des beatitudes.djvu/29

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la vision de ce qu’eût été la vie terrestre, si l’humanité avait entendu la Voix qui proclamait, il y a deux mille ans, les Béatitudes sur la Montagne.

— Monsieur le caissier, dit Cyprien Loche, qui se leva et tendit la main à Muzard, je vous dis à un de ces jours.

— Est-ce que, par hasard, je vous aurais jeté de l’eau bénite, monsieur Loche ? demanda le jeune homme d’un air déférent dont tout le monde sourit.

— À leur tour, les Nassal prirent congé, et le sous-chef de bureau dit à Muzard en le quittant :

— Mon vieux, quand votre saint aura changé un timbre de deux sous en un billet de mille, je croirai en lui.

— Et si le diable faisait d’un gros homme un porte-monnaie, qu’est-ce que vous diriez ? demanda Muzard terriblement.

Les Gérard s’effarèrent quand ils virent l’heure. « Comment, déjà si tard ! Et leurs petits enfants qui n’avaient pas encore dîné ! » Ils demeuraient fort loin, du côté de l’Observatoire. Dans le premier autobus qui s’arrêta, ils sautèrent, tout à fait ressaisis par les préoccupations familiales. Alors Ninette, voyant que Muzard et Solème étaient demeurés seuls, déplaça quelques chaises pour se rapprocher d’eux.

— Dis donc, Muzard, demanda-t-elle d’un ton de confidence, j’ai besoin de te parler. Tu ne