Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/326

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Le lendemain, dès midi ; Vélines était au Palais. Ce jour-là, il se montra partout : au tribunal, à la cour, aux assises. Il allait par les couloirs, les galeries, les vestibules ; son pas ferme sonnait sur les dalles, sa taille dépassait de beaucoup celles des autres avocats, et, toutes les puissances de son activité, si longtemps oisives, le travaillant secrètement, il donnait l’idée d’un fier animal inquiet, cherchant quelque autre bête pour se battre.

— Sapristi, mon cher, — lui dit Fabrezan qui le rencontra entre deux audiences, — vous avez l’œil d’un homme auquel il ne faudrait pas marcher sur le pied !…

La remarque dérida Vélines, qui expliqua :

— J’ai fait une retraite chez moi : j’étais très fatigué ; mais aujourd’hui je reprends mon poste.

Et il ajouta, d’un air déterminé ;

— Ça va beaucoup mieux.

Avant de rentrer chez lui, il flâna par les rues. Comme il passait devant les magasins d’un grand céramiste des boulevards, il se souvint qu’une collection de portraits de Georges Sylvère y était exposée, sollicitant la visite saisonnière des riches amateurs étrangers. Il entra, parcourut rapidement la galerie où une quinzaine de toiles un peu blafardes, — visages de femmes inter-