Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/101

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— Dans ce temps-là, observe judicieusement la bonne madame Duval, il n’y avait pas de secteurs postaux.

— Précisément, madame, dit des Assernes ; aussi le bon Dieu vous envoyait-il des rêves pour vous tenir au courant de ce qui arrivait aux chers absents. C’était fort poétique.

— J’aperçois justement le facteur qui traverse la rue, dit M. Duval, et moi qui ne déteste pas mon époque, j’aime mieux recevoir une lettre de mon brave Lecointre, que de rêver, à son sujet, des fantasmagories.

On ne dit plus rien, on attend ; on est plus ou moins suspendu au geste du facteur qui semble prendre un orgueilleux plaisir à se faire désirer. Le dispensateur des nouvelles, qui enferme dans sa boîte mystérieuse toutes les joies et les douleurs, sait de quel œil on suit sa moindre démarche. Il ne se presse pas. Il a le temps.

Enfin voici une lettre de M. Henri ! Elle est pour Louise, et Louise pousse un cri, en lisant :

— Mon Dieu ! monsieur Robert est terriblement blessé !