Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/100

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dans les étroites rues sarrasines. La ville était à demi prise. Déjà le roi de France avait délivré beaucoup de chrétiens qui gémissaient dans les prisons, depuis de longues années, quand une flèche, lancée par un archer fameux qui guettait ce chevalier plein de valeur, atteignit à la poitrine Mainfroy de Catalpan. Il tomba, la bannière au poing, sur le rebord d’une fontaine jaillissante, au croisement de quatre rues. Les ennemis le lièrent de chaînes et l’emportèrent sur leurs chevaux avec des cris féroces.

— Mais les Croisés prirent-ils la ville tout entière ? interroge mademoiselle Louise.

— Ah ! ah ! jeune fille ! s’écrie des Assernes, voilà une belle question, et une curiosité bien française. Le sort de nos armes dans une bataille imaginaire qui se passait au xiiie siècle, vous tient plus au cœur que le destin d’un héros dont vous me sembler, pourtant quelque peu amoureuse ! Sachez donc que la ville fut prise par le roi de France et que bientôt la belle Mirabelle, en son château de Pampelune, fut avertie par un songe de la captivité de son chevalier.