Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/115

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madame Bouchaud. Amener une jeune fille près de son fiancé blessé, n’est-ce pas le rôle d’une mère ? Mais, à la demande que lui en fit Édith, madame Bouchaud stupéfaite, interdite, impuissante à comprendre l’inanité d’une telle prière, ne répondit qu’un mot :

— Voyons ! est-ce que je puis quitter papa ?

De son côté, par les besoins de l’heure présente, M. Bouchaud était, selon sa propre expression, attaché au Meilleur Marché, dépourvu de personnel, comme un soldat à son poste. Alors Édith vint rue du Cherche-Midi et dit à madame Duval.

— Ma tante, voulez-vous me conduire à Lunéville ?

Les bras de madame Duval tombèrent, ses yeux s’agrandirent ; elle bégaya :

— Te conduire à Lunéville ! mais, ma pauvre enfant, est-ce que je puis laisser ton oncle ?

Édith n’avait rien à répondre. Elle savait ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. Elle se retourna vers le libraire. Un homme est plus indépendant des liens de famille. Louise,