Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/12

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— Je puis les faire prévenir que vous êtes arrivé, monsieur.

M. Henri, le commis, vêtu d’une longue blouse blanche telle qu’en portent aussi les élèves pharmaciens, avait l’air modeste. M. Xavier des Assernes, le romancier toulousain, offrait un aspect tout différent. Néanmoins, avec son profil anguleux, sa moustache fournie et demeurée, par artifice, malgré la soixantaine, couleur aile de corbeau, il respirait le brave homme.

— Inutile de les déranger, mon ami. Je vais déposer ma valise à l’hôtel, et je serai ici dans deux heures. Dites-leur seulement que je ferai en sorte qu’ils m’invitent à déjeuner, car je leur apporte de l’inédit.

Quand M. des Assernes eut disparu sur le trottoir de la rue du Cherche-Midi, qu’enfilait un chaud rayon de soleil matinal, M. Henri eût pu sourire. Un autre eût souri de ce grand don Quichotte, déambulant à longues enjambées par ce matin de juin parisien. Mais M. Henri avait déjà vingt-huit ans. De plus, la modicité des fonctions qu’il remplissait dans le