Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/13

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magasin de M. Duval conspirait avec un naturel dépourvu de toute vanité, pour donner à ce jeune homme une idée petite de sa valeur. Il en avait au surplus une assez grande pour apprécier le talent et la verve admirable de M. des Assernes. Ce petit commis libraire, qui maniait du matin au soir, et non sans religion, la matière de ce qui forme la gloire littéraire du pays, devait honorer, malgré la légère excentricité de l’homme, le romancier qui s’était fait le chevalier servant de la littérature languedocienne au moyen âge, et qui ressuscitait si brillamment l’époque la plus poétique, la plus vigoureuse et la plus charmante de la France.

Non, M. Henri n’avait nulle envie de railler l’original qu’il venait d’entrevoir. Il se promettait bien plutôt un grand régal sur l’inédit qu’apportait des Assernes. Ce devait être une trouvaille faite dans les archives toulousaines, quelque chronique de chevalerie dont il apportait ici la primeur, et dont le commis récolterait les bribes, tout en servant le client. M. Henri était un admirateur de des Assernes.