Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/121

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domaine de la guerre. L’air que l’on respirait était tout autre, l’atmosphère nouvelle. À Nancy, sur le quai de la gare, un bruit de tombereaux qu’on décharge fit sursauter Édith et Louise.

C’étaient des feux de batterie sur le front des Vosges.

Il y a exactement onze jours que l’adjudant Picot a reçu au parapet du poste d’écoute sa terrible blessure, et ce matin son infirmière, en défaisant son pansement et mettant à nu la plaie béante, s’écrie :

— Mais cela va très bien aujourd’hui !

Le major se trouve justement dans cette petite salle, où sont soignés les sous-officiers. On l’appelle. Il examine la plaie ; les pattes d’insecte de sa pince nickelée y font une délicate exploration, pendant laquelle le visage de Picot se crispe légèrement. Puis c’est l’auscultation du poumon lésé.

— Oh ! c’est parfait aujourd’hui. Pas de fièvre, pas d’hémorragie, pas de crachats sanguinolents. Mon ami, vous êtes tiré d’affaire.