Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/139

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Voilà tout une famille partagée entre le désir de fêter le permissionnaire et le souci de recevoir décemment l’homme célèbre qui daigne pour la première fois venir à Choisy. Pendant que M. Henri tombe dans les bras de M. Robert, M. Bouchaud dit à des Assernes :

— Monsieur, nous ne sommes que des petits bourgeois pot-au-feu. Moi qui vous parle, je me suis fait moi-même, je ne connais rien à la littérature, et c’est un grand honneur que vous nous faites en venant chez nous. Du moins vous y trouverez deux soldats français, dont vous n’aurez point honte. Nous vous traiterons du mieux que nous pourrons, et nous mêlerons à votre gloire d’écrivain la gloire militaire de notre famille.

— Monsieur, dit des Assernes étonné, vous me faites, il me semble, une réception quasi académique.

— Mon Dieu, monsieur, reprend le père Bouchaud, ce que je vous dis là, personne ne me l’a soufflé. Ce sont des idées que j’ai trouvées tout bonnement ce matin, en fumant ma pipe sous la tonnelle.