Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/147

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le retrouverons à la merci des flots et des nautonniers.

À cet instant, des Assernes, qui conte inlassablement tout en dégustant tour à tour les canetons aux petits pois, le gigot traditionnel, puis la salade russe et la bombe glacée, sursaute au bruit d’une double détonation. Ce sont les deux Bouchaud, père et fils, qui font sauter le Champagne. Il faut s’interrompre un moment. Les trois soldats lèvent leur verre à la victoire, puis les deux fiancées trempent leurs lèvres dans la mousse en souriant chacune à son ami. L’atmosphère est tiède, le ciel pur, la campagne sereine. Intermède charmant ! Heures exquises de répit ! Que la guerre est loin en ce moment ! Nos trois combattants rient de hou cœur en portant des toasts interminables : leurs oreilles veulent oublier jusqu’au bruit du canon ; leurs yeux, la vue des paysages chaotiques du front. La tendresse inquiète des femmes s’efforce de ne pas penser aux dangers suspendus sur ces têtes précieuses. On s’est accordé cette journée pour respirer. N’est-ce pas le fait du Français de jouir d’un