Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/150

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Mirabelle, si sage, si fidèle et si vaillante, savez-vous qui je vois ?

— Non, reprend la jeune fille qui ment en répondant ainsi.

— C’est à vous que je pense, et c’est vous que j’évoque, Louise, parce que vous êtes aussi belle et aussi sage, et aussi vaillante.

— Henri, reprend-elle gravement, je ne sais si je vaux cette belle demoiselle ; mais je me suis dit souvent que si vous deviez être tué dans cette horrible guerre, je préférerais mourir à votre place.

Hélas ! à ce seul mot, l’oiseau noir qu’on s’efforçait d’écarter a reparu. Il plane maintenant sur les deux amoureux dont le visage s’assombrit.

— Ne dites pas cela, répond M. Henri. Je préférerais mourir deux fois. Mais, puisque nous avons évoqué cette idée de la séparation possible, Louise, il faut que je vous avertisse que l’offensive est proche et que j’y courrai bien des chances de ne pas revenir. Je suis à présent chef de section. C’est un beau poste… un peu dangereux.