Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/158

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intervalles réguliers, vite étouffée par le tonnerre de l’artillerie, la rumeur monte. Plus attentivement les deux officiers prêtent l’oreille. L’armée souterraine qui veille là est faite de tout le peuple de France. Ils sont venus de la Bretagne et des côtes de Provence, de la Lorraine et de l’Anjou ; l’Artois envahi et les Flandres en ont fourni comme l’Auvergne et la Savoie ; les gars normands s’y pressent avec les Parisiens, et les Vendéens avec les Gascons. Et voici que la clameur se précise, on en surprend les mots. Entre les effroyables détonations des grosses pièces et celles plus sèches du 75, les hommes hurlent à pleins poumons :

Susette, Suzette,
Il ne faut pas croire à l’Amour !