Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/165

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occirent ainsi beaucoup d’infidèles. Le lundi d’avant les Cendres, arriva la petite troupe dans le camp chrétien qui était devers un fleuve. Et connut de loin le sire que c’était le camp chrétien à ce qu’il s’y faisait grand train, et s’y chantait suaves chansons de France. Lors le comte de Foix vit son neveu et se mit à plorer, car le croyait enchaîné dans une prison profonde. Si le jeune seigneur l’embrassa et lui conta la merveille qui l’avait sauvé. Ce qu’ayant oui, le comte de Foix loua hautement Dieu et sa mère. « Las ! reprit le jeune sire, de ma liberté ne me puis esjouir tant comme ma dame, Mirabelle de Pampelune, gît à ma place dans un château de Barbarie. — Mon neveu, reprit le comte, ardoir de délivrer sa dame est noble désir ; meilleur dessein est de combattre pour le roi de France qui prépare céans une grande entreprise et que ne pouvez laisser en tel péril et aventure. — Par la coiffe Dieu, s’écria Mainfroy, je combattrai ici premier que d’aller délivrer ma dame. — Bien dit ! » s’écria le comte de Foix. Et derechef il remit sa bannière à son neveu.