Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/166

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» Ce fut le jour de carême prenant que l’armée des chrétiens passa le fleuve par un gué. Et le roussin qui portait le comte Mainfroy se noya pour avoir voulu aborder sur une rive trop haute. C’était merveille de voir toute cette troupe fendre les eaux. Ains bientôt s’émut le camp sarrasin, lequel illec était bâti, et commencèrent les mangonneaux de jeter moult pierres, et les archers moult flèches. Si avançaient toujours les chevaliers chrétiens, et marchaient devers une belle ville de Barbarie dont ils voyaient au loin les tours carrées et les terrasses. Des chevaliers Templiers qui étaient venus de Chypre cheminaient avec leur lance aux côtés de Mainfroy, et de l’autre rive du fleuve lançaient nos machines du feu qui ardait les machines sarrasines. Et quand furent arses tout en cendres, ne lancèrent plus chaux ni pierres. Lors passèrent les chrétiens sans obstacle et arrivèrent devers la ville. Quand, la bannière à la main, le sire de Catalpan vit les hautes murailles des remparts d’où s’écoulait en torrents l’huile bouillante, il se sentit échauffé du plus grand dessein de vaincre