Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/168

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s’abattit comme mort. En grande peur et déplaisir accourut le comte de Foix pour secourir son neveu, mais recula d’horreur en apercevant la pitié de ce vaillant visage où n’était plus qu’un trou béant vomissant le sang et dont les yeux étaient issus. Si fut exaucé le vœu du brave chevalier de ne plus revoir sa dame pourvu que la ville fût prise, car tomba icelle aux mains du roi de France, et vécut Mainfroy, soigné par les chevaliers hospitaliers, mais ne devant oncques revoir ni la lumière du jour, ni la dame qui pour lui plus était claire que la lumière, à savoir la belle Mirabelle. »

Ainsi lisait des Assemes, un soir de mars 1916, dans le retrait de la boutique, rue du Cherche-Midi. A cet endroit de sa lecture, une cliente qui veut un roman, et enlève M. Duval à l’aréopage attentif, vient l’interrompre, ce qui permet à mademoiselle Louise de lui demander :

— Mais ce pauvre Mainfroy demeura-t-il aveugle toute sa vie ?

— Hélas ! oui, mademoiselle, répond des Assernes avec une tristesse véritable ; n’avez-