Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/167

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que jà n’eût connu. Et hautement criait en levant sa bannière : « Sus ! Sus ! » Alors, en se détournant, virent ses yeux ce que oncques ne devaient oublier, à savoir sur un chemin élevé qui dévalait vers les entrées de la ville, un grand seigneur monté sur un cheval habillé de drap d’or. Ce seigneur était entouré de tant d’autres chevaliers qu’ils couvraient les chemins et la campagne depuis le fleuve jusqu’illec. Et tous les surmontait le grand seigneur, qui était de beau visage. Et pour ce que la majesté divine se mêlait à la douceur de ses traits, connut Mainfroy que c’était le roi de France. « Par saint Denis, pensa-t-il, quand oncques ne devrais revoir ma dame, cy mènerai-je ma troupe sous l’huile et les pierres pour conquérir cette ville à mon sire. » Lors furent amenées des pierrières qui défoncèrent les portes ; et comme l’eau se précipite en la nef percée, les archers de Mainfroy entrèrent par les trouées, et firent grand massacre d’infidèles. Ains une pierrière sarrasine qui lançait carreaux et pavés, lança au front du bon chevalier un carreau tel qu’il