Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/170

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

fut délivrée, si elle revit son chevalier et ce qu’elle éprouva lorsqu’elle ne retrouva plus en lui qu’un objet d’horreur.

— Mademoiselle, répond des Assernes, vous touchez ici au passage le plus délicat, le plus émouvant, le plus dramatique et le plus charmant de cette belle histoire. Malheureusement je n’ai pas eu jusqu’ici le temps de le mettre au net. Néanmoins voici en résumé ce qui se passa…

Là-dessus, dans le retrait de la boutique, on s’installe plus confortablement. M. Duval, ayant reconduit sa cliente, vient reprendre sa place, et des Assernes, voyant tout le monde suspendu à ses lèvres, continue :

« Lorsque la ville fut conquise et notre héros rétabli, le comte de Foix dit à son neveu qu’il lui était loisible maintenant de délivrer sa dame. Voilà le chevalier aveugle investi d’une mission assez singulière pour son état. Vous allez tous crier à l’impossibilité. Mais il n’était pas d’entreprise trop téméraire pour un seigneur de la trempe de Mainfroy. Il se fît apporter un cheval, sa lance et son écu, et se