Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

attrait, n’ose avancer ; la demoiselle est atterrée par ce qu’elle retrouve d’un visage qui l’avait charmée naguère. Je me figure qu’à sa place je me serais caché dans un coin en jetant des soupirs d’horreur. Car enfin, dans l’amour…

— Monsieur des Assemes, reprend mademoiselle Louise, vous n’êtes pas une femme qui aime véritablement. Vous n’êtes qu’un romancier. Sans cela, vous n’épilogueriez pas tant sur cette scène qui dut se passer avec une grande simplicité. Votre troubadour y consacre-t-il tant de mots ?

— Mon Dieu, reprend des Assernes un peu embarrassé, j’avoue que, dans le texte, la chose est dénouée en deux lignes : « Doux amy, je vous retrouve ! » s’écrie Mirabelle ; à quoi Mainfroy répond : « Demoiselle, détournez de moi vos beaux yeux, car plus laide chose suis devenu que mésiaux », c’est-à-dire que lépreux. « Ainçois la dame alla vers lui et au front le baisa. »

— Vous voyez bien, monsieur des Assernes, reprend Louise, que Mirabelle n’y mit pas tant de cérémonie. Pour moi, j’ai pensé plusieurs