Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/178

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ce moment ne sont pas des philosophes. Si monsieur votre fils s’avisait de déserter…

— Oh ! monsieur !… dit le père Bouchaud.

— Je vous attendais là, monsieur, dit des Assernes. Le sentiment de l’honneur national vous a tellement pénétré que vous en devenez ombrageux. Vous ne voudriez point garer votre fils en le déshonorant. Vous consentez plutôt sa mort. Voilà le fait ; c’est le vôtre et celui des milliers de soldats qui assurent par leur sacrifice la conservation d’un idéal que nous adorons sans le comprendre. C’était aussi le fait des Croisés qui partaient outre-mer pour la France. Ils obéissaient à leur héroïque instinct qui leur disait de mourir pour sauvegarder de nobles sentiments. Il se trouve que nous héritons depuis des siècles de ce pour quoi ils ont combattu. Sans les Croisades, monsieur, tous les beaux livres que vous voyez rangés sur ces rayons n’existeraient pas, et peut-être que dans votre magasin du Meilleur Marché, on ne vendrait pas aujourd’hui des merveilles de goût, et la mode la plus délicate, car tout se tient dans une nation, hier et aujourd’hui n’y font