Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/198

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sur les deux rives de la Meuse, et des attaques repoussées au nord de Vaux et de la cote 304, M. Henri, adossé à ses oreillers, malgré le pansement épais qui lui cache plus qu’à demi la figure, apparaît anxieux et troublé. Verdun ! Il y vit encore avec son cœur.

— Robert vous cherche dans tout son secteur, dit mademoiselle Édith. Il m’écrit ce matin une lettre désespérée ; des camarades lui ont affirmé vous avoir vu tomber frappé mortellement. Je l’ai rassuré bien vite.

— C’est une chose curieuse, dit alors M. Bouchaud qui aime à rechercher la raison et la cause de tout, que les Français aient depuis des semaines les yeux tournés vers une citadelle menacée, quand on nous dit qu’elle est démantelée et n’a plus d’importance. On ne vit plus que pour Verdun. Au rayon de gants les dames en causent. Une Américaine m’a dit hier : « Oh ! je suis si fâchée, si les Allemands prenaient Verdun. » J’ai répondu : « Madame, mon fils y combat. » Elle a répondu en se levant : « Oh ! je suis très contente de saluer le père d’un grand