Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/202

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sonnier en Allemagne. Mais sa gloire plane ici ; son malheur et sa bravoure s’unissent pour poétiser son souvenir. Toute la vie on dira dans la famille : Georges était à Vaux. M. Bouchaud le sait bien.

— Ce pauvre crapaud, soupire-t-il, lui qui aimait tant la bombe glacée ! Jamais ces sacrés Boches ne lui en feront goûter, bien entendu ! Enfin, nous n’avons pas honte de lui, n’est-ce pas, maman ?

— Certainement non, dit la mère ; mais l’on devrait accorder des permissions aux prisonniers pour qu’ils reviennent voir leur famille. Cela aiderait à prendre patience.

— Les Français le feraient bien, dit M. Bouchaud ; les Boches, jamais.

La mariée se penche sans cesse vers son cher blessé qu’elle surveille comme un petit enfant, guidant sa main vers l’assiette, coupant ses gâteaux, pelant ses fruits.

Robert Picot, qui a la Légion d’honneur, murmure à l’oreille d’Édith :

— Je voudrais perdre la vue, moi aussi.

— Je ne veux pas le souhaiter, dit héroïque-