Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/21

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le cœur en pensée amoureuse pour une demoiselle si parfaite et si savante, ajoute-t-il. Comment le jeune sire Mainfroy de Catalpan devint son chevalier, voilà ce qui m’échappe. Il me manque ici des feuillets qui doivent se trouver mêlés aux comptes de métairies des moines, et que je n’ai pu retrouver. Mais j’imagine que c’est de cette voix pure et troublante que ce jeune seigneur, neveu du comte de Foix, s’éprit si follement. Il avait, parait-il, dans ses armes, une tête de lion, et son sang était si fougueux et si belliqueux dès son jeune âge qu’à seize ans, n’étant encore qu’écuyer, il avait tenu seul, avec cinq cents hommes d’armes, dans un chastel de son oncle assiégé par les troupes du roi.

— À seize ans ! prononce mademoiselle Louise émerveillée.

— Tout ce qu’il fit par la suite, reprend des Assernes, est encore bien plus extraordinaire, si j’en juge d’après les feuillets ultérieurs où mes yeux curieux se sont portés malgré moi-même. Mais la plus grande merveille, c’est le doux amour que cet invincible guerrier, qui