Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/257

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dont elles retombent hachées, inertes. Il ferait bon suivre, dans ce bout de clairière, ces mouvements amusants de l’herbe. Plus d’un coup, Nénette a bondi hors de la tranchée, pour aller, en joueuse effrénée, courir après les balles. Chaque fois, un ordre impérieux d’un de ses hommes l’a ramenée et blottie au fond du terrier :

— Ici, Nénette !

Pourtant, ce matin, une onde nouvelle d’indépendance l’a envahie. On a beau la menacer, la supplier, rien ne l’arrête. La voici gambadant de droite, de gauche, flairant ici, flairant là.

— Sacrée Nénette ! pensent les hommes, son compte est réglé.

Mais non. Sa menue personne blanche va et vient, si vite qu’elle paraît ne pas toucher terre. Elle esquive les balles. Soudain elle s’arrête, dresse en pointe ses deux oreilles : un appel a retenti là-bas, dans le trou insolite, un petit sifflement amical.

— N’y va pas, Nénette, crie Nida, c’est un piège !