Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/262

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quatre pattes, le long du couloir, pendant que, sur leur dos, sans une plainte, cruellement ballottés cependant, les blessés se laissent emporter.

Deux, trois nouvelles bombes éclatent. Mais elles s’enfoncent en terre, ne blessent personne. Néanmoins, Balandard est dans une rage folle. Son visage se congestionne. Des gouttes de sueur y roulent. Quoi ! rien pour leur répondre, rien qu’un flingot qui ne les atteint pas ! Tout à coup il avise une bouteille, une bouteille de champagne vide, jetée peut-être le soir du réveillon au fond de la tanière, et voilà que d’un coup de poignet savant, en bon tireur, il envoie ce projectile ironique en plein dans la tranchée boche. Et ce fait d’armes l’a soulagé.

Alors une voix part de là-bas, qui avec un indescriptible accent teuton s’essaye à prononcer :

— Ici, Nénette ! Ici, Nénette ! Kamerad !

Mais vous pensez bien que Nénette n’a garde de bouger.