Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/264

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— Y a-t-il ici un homme pour risquer sa peau ?

Les ordres sont donnés à voix basse. Il faut que le téléphone humain les transmette de bouche en bouche. Et l’on entend ainsi la phrase qui marche, dans le silence, chuchotée sur des modes divers, jusqu’au bout :

— Y a-t-il ici un homme pour risquer sa peau ?

Un temps, pour la réflexion.

Le premier qui bouge est Minerbe. Sur trois pattes, il se glisse jusqu’à l’adjudant. Un autre est derrière lui, c’est Crenn.

L’adjudant les regarde tous les deux. Il ne dit rien. Sous la moustache, ses dents mordent fortement la lèvre inférieure comme s’il voulait dissimuler ce qui se passe en lui. Puis, s’adressant au jeune caporal :

— Non, Minerbe, je ne peux pas vous prendre. Je sais que vous êtes brave, mais justement parce que vous avez déjà fait vos preuves, il n’y a plus en vous l’agilité, la souplesse qui répondraient à votre ardeur. Vous êtes encore un blessé, Minerbe.