Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/265

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— Zut ! dit Minerbe avec un geste d’enfant boudeur.

Reste Crenn, le grand Cornouaillais aux boucles rousses. Et l’adjudant hésite. Il se rappelle la petite coiffe blanche qui voletait comme un oiseau dans la cour du quartier, l’orpheline que sa marâtre battait, et qui avait tant d’amitié pour Crenn. Sa voix tremble un peu quand il dit :

— Crenn, il s’agit d’aller se faire tuer.

— Entendu, mon adjudant.

— Vous comprenez bien, c’est la mort.

— Mon adjudant, répond sentencieusement le Breton, tout ce qui a ouvert les yeux les ferme. Du moment où l’on a vu mon intersigne, aujourd’hui ou demain, qu’est-ce que ça fait ?

— Bien. Je veux savoir si la tranchée boche est droite à l’intérieur, ou si elle forme des replis, comme la nôtre. Il faut donc essayer d’y aller voir, et de là-bas, me faire un signe qui indique ou la ligne droite, ou la ligne brisée. Vous avez bien compris, Crenn ?

— Oui, mon adjudant. Je ferai comme ceci, ou comme cela.