Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/279

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bosse du sac, deux taches obscures qui disparaissent dans la couleur du terrain. Mais les clous des godillots étincellent au clair de lune, et l’on ne voit pas autre chose que cette longue file de souliers, tirés par saccades, qui avance lentement.

Attention ! des balles sifflent. Oui, mais elles viennent d’une tranchée française, creusée de biais, à droite, et qui s’est méprise sur le mouvement qu’elle distingue mal. L’adjudant Matheau se crispe. Comment ! ses deux sections atteintes, stupidement, par les nôtres ! Et parcourant le front de ce cordon humain, il réclame :

— Un homme de bonne volonté, pour une liaison.

Silence.

Matheau réitère sa demande. Nida fait un geste, mais Pas-de-Chance l’a devancé. Et le voici face à l’adjudant. Les deux hommes, le ventre sur la terre durcie, échangent quelques mots.

— Mon adjudant, dit le soldat, je suis un dégoûtant. J’ai laissé tuer Crenn, puis le capo-