Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/28

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évocatrices du passé, la console du train électrique, des autos, de la foule vulgaire et endimanchée circulant le long des trottoirs aux devantures closes.

Enfin voici le boulevard, et voici la gare Saint-Michel. Cohue au guichet des billets. On s’engouffre dans le sous-sol. Très doucement le train électrique arrive. La famille Duval prend place en seconde classe. Quatre jeunes hommes sont déjà dans le compartiment. Le genre de bagages qu’ils portent indique assez clairement que l’expédition où ils volent ne s’attaquera qu’aux pacifiques habitants des eaux, car lignes et épuisettes s’entassent dans les filets. Ils parlent de leurs pêches récentes et cherchent visiblement à s’étonner mutuellement en exagérant les « fritures » dont ils se sont rendus maîtres. Après avoir quitté Paris, on traverse des paysages potagers. De fraîches laitues d’un vert tendre s’alignent au creux d’innombrables sillons dont la marche du train fait tourner la perspective. Des choux hypertrophiés à force d’engrais appellent des marmites monstres. Déjà l’as-