Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/29

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perge monte, et son feuillage délicat ressemble à un brouillard vert.

— Vous aimeriez vivre à la campagne ? demande M. Henri à mademoiselle Louise.

Madame Duval s’est assoupie. M. Duval, attiré par les propos de pêche, s’est tourné vers les jeunes voyageurs et a lié conversation avec eux. Henri et Louise sont donc en tête à tête, comme tout seuls.

— Ça dépend, répond Louise d’un air supérieur. Je n’aimerais pas une campagne maraîchère.

M. Henri sait très bien, lui qui connaît sa Louise sur le bout du doigt, qu’elle préférerait la montagne avec sapins, torrents et précipices. Mais il dit, son regard planté bien droit dans les yeux noirs qui ne veulent pas l’aimer :

— La nature est toujours la nature. Il ne faut pas se montrer trop difficile avec la vie. On embellit ce qui est moins noble qu’on ne le voudrait. On l’embellit, comme on peut, en y mettant de la lumière qu’on a en soi. J’imagine parfois un jardin, fait de carrés de