Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/31

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Choisy-le-Roi est très bruyant. Les Parisiens ne cessent d’y affluer depuis ce matin. Les terrasses des cafés débordent. Aux petites tables des restaurants s’accumulent des litres de vin. Avec gourmandise, des familles se partagent un poulet. Quelques phonographes se font entendre et jouent la valse languissante : « Sur les bords de la Riviera ». On croise des pêcheurs armés de leurs lignes : des poissons d’argent sautent dans des filets.

— Ma chérie, dit Louise, en prenant le bras d’Édith qu’elle entraîne en avant, tu ne sais pas ?

Bon ! voici justement les Bouchaud père et fils qui débouchent du quai avec Robert Picot. Ils ne rapportent qu’une malheureuse petite. friture. Je vous prie de croire que le père Bouchaud, qui pèse cent dix-neuf kilos, n’a pas froid. Son faux col l’étrangle. Il s’éponge le front, et a dû déboutonner son veston. Auprès de son vendeur, le jeune M. Robert, qui a le tient bilieux, les yeux cernés et la taille mince, il fait contraste. Comme étant le plus jeune, Georges Bouchaud porte le seau plein de goujons.