Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Monsieur des Assernes ? interroge Edith.

— Mais non, Mainfroy de Catalpan !

— Nom d’un petit bonhomme ! s’écrie M. Bouchaud, voilà encore ma ligne cassée. Je parie pour un brochet de quatre livres !

— Taisez-vous, monsieur Bouchaud, supplie à mi-voix Robert Picot.

Sous les reflets de la sombre verdure, l’onde paraît d’un noir d’encre. Il règne ici une fraîcheur délicieuse. À la plus haute branche d’un peuplier argenté, un merle file des sons d’une pureté de cristal. Nos deux mamans se sont assoupies. Louise continue :

— Quand il eut décidé de prendre la croix et de suivre le roi outre-mer, comme on disait alors, il vint, avant de partir, passer une semaine au château de Pampelune, afin de contempler de tous ses yeux la dame de ses pensées qu’il quittait peut-être pour toujours. Et c’est là qu’ils eurent sur l’honneur, sur la chevalerie et sur l’amour des entretiens admirables. La belle Mirabelle lui demandait pour l’éprouver : « Doux ami, qu’aimez-vous mieux de l’honneur ou de votre dame ? » À quoi le