Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/57

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Les godillots sont lourds dans l’sac, on Y a la goutte à boire là-haut. Mais les hommes grognent :

— Il trouve donc qu’on n’a pas encore assez soif, le cabot ?

Et la chanson meurt sans écho, dans le fracas morne du lourd piétinement. Soudain, en arrière, un coup de foudre ouaté, cotonneux, éclate, se répète, se multiplie.

— Paries-tu que c’est sur Reims que cela pétarde ?

— Il n’y a pas d’erreur, mon vieux : ils doivent viser la cathédrale.

— Quand on a quitté la ville ce matin, ils ne tiraient pas encore dessus.

— Les sales animaux ! Heureusement qu’on les attend au tournant.

Vous n’avez peut-être pas reconnu sous leur képi poussiéreux et leur peau de charbonnier où brillent des yeux farouches, les deux troupiers qui échangent ainsi leurs impressions, dans la quatrième escouade de la première section de la 8e compagnie, en allongeant des kilomètres — ils en sont au trentième depuis