Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/68

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aime. C’est un trésor qu’elle n’a mesuré qu’en le perdant. Et quand elle dit : « Le pire, c’est de ne rien savoir d’eux », vous avez deviné qu’il faut entendre : « Le pire, c’est de ne rien savoir de lui. » Si elle associe Robert Picot à ses regrets, c’est par discrétion ; c’est aussi par politesse pour sa cousine Edith qui est présente. Madame et mademoiselle Bouchaud, en effet, ont quitté depuis hier soir Choisy-le-Roi. Et les Duval leur ont offert asile. Voilà pourquoi, ce matin de septembre, dans la boutique du libraire, Xavier des Assernes, venu pour lire son nouveau chapitre, a trouvé une auditrice de supplément.

— S’ils étaient encore vivants, reprend Édith en retenant ses larmes, ils auraient bien trouvé le moyen de nous donner de leurs nouvelles.

— Des soldats, dit stoïquement M. Duval, pensent maintenant à tout autre chose qu’à leurs amourettes. Vous imaginez-vous qu’ils vont perdre leur temps à vous écrire des balivernes ?

Et se tournant vers des Assernes :