Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/69

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— Mon cher maître, si nous écoutions ces jeunes filles, nous nous laisserions tomber dans l’anéantissement. Or je veux qu’il soit dit au contraire que la menace de l’ennemi n’aura pas troublé la sérénité de nos esprits, et que la vie intellectuelle de la France continue. C’est pourquoi je vous prie de vouloir bien poursuivre votre lecture.

Les clients ne gênent plus guère notre cénacle, et le romancier peut s’installer à l’aise au beau milieu de la boutique. Bientôt sa voix s’élève :

« Le sire Mainfroy de Catalpan s’en allait par les montagnes vers le château du comte de Foix son oncle, dont il portait la bannière. Et là, trouva quantité de chevaliers qui comme lui partaient outre-mer. Or là, se déchaussa, et se dévêtit, et ne garda que sa chemise, et en chemise, à la cathédrale s’en fut, où l’évêque lui remit son écharpe et son bourdon et lui présenta les reliques.

« Devant qu’il ne quittât le château de Foix, une dame de très bonne vie qui était parmi les béguines de la comtesse, aperçut