Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/71

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Adoncque partit le chevalier fidèle à sa dame. Et portait la bannière au comte de Foix. Et chevauchèrent quatorze jours et quatorze nuits devant que d’arriver à Aigues-Mortes où se trouvaient les galions. Et là, le sire de Catalpan et le comte d’Argentan louèrent entre eux un galion et entrèrent en mer sans trembler, pour ce que Dieu leur avait mis au corps une âme valeureuse. Et tout le temps que nagèrent sur les eaux, se tenait le chevalier Mainfroy au bec de la nef, le front dans sa main et songeant à Mirabelle de Pampelune. »

Ainsi continue des Assernes, pendant que ses auditeurs, impassibles, suivent avec la différence de leurs goûts, de leurs tempéraments, la poésie de cette évocation moyenâgeuse. Je vous prie de remarquer avec moi que les Allemands avancent chaque jour sur Paris, que les biens de ces quatre personnes et même leurs vies sont menacés ; que les plus cruelles inquiétudes étreignent leurs cœurs touchant ceux qu’elles aiment et que nul mieux qu’elles n’a ressenti l’angoisse noble et supérieure de savoir sa patrie en danger. Mais il y