Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/70

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ce jeune seigneur de si fière contenance et de si doux regard. Et toute pensive demeura. Si la bonne comtesse de Foix, voyant sa béguine en souci, la pressa de lui confier sa peine, la dame eût bien voulu celer sa pensée amoureuse. Ains lui fut conseillé par les autres béguines ouvrir son cœur à la comtesse qui tante était au sire de Catalpan. Et la comtesse de Foix, ayant ouï confession de ce bel amour, alla trouver son neveu et ainsi lui parla : « Devant que vous ne départiez pour cette croiserie, beau neveu, me merveille que vous n’ayez choisi dame. Illec en connais une qui Gisèle a nom. Belle de corps, noble de naissance, et subtile d’esprit Dieu la fit-il. Si résolviez la prendre à femme au retour de la croiserie, ce serait louable dessein. » À quoi répondit le sire de Catalpan : « Madame, il n’y a si belle femme en ciel ou enfer, plus subtile fût-elle que la reine sarrasine de Saba, ou plus noble que la reine de Trébizonde, ou de plus doux visage que la reine de France, qui me fît oublier celle que je chéris amoureusement, à savoir Mirabelle de Pampelune. »