Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/77

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de la 2® section. J’avais conservé mes galons de cabot dans le fond de ma poche. C’était un souvenir. Tant pis. Prends-les.

Maintenant la nuit hâtive déjà de septembre gagne la campagne. Dans les écuries et les granges, les hommes s’entassent pour la nuit. Robert Picot et le caporal Lecointre restent assis, la pipe aux lèvres, sur la margelle de l’abreuvoir. Quand ils verront que le fourneau de leur pipe marque un point rouge dans les ténèbres, c’est que les ténèbres seront propices, et ils partiront. Mais un fait curieux se produit. À présent que les camarades sont endormis, invisibles dans leurs gîtes, et que les deux amis se retrouvent seuls dans cette nuit fraîche, humide et menaçante, toute l’horreur du péril apparaît à leur imagination, ainsi que les difficultés de l’entreprise.

— C’est fou, ce que nous allons faire là, dit Lecointre.

— Oui, c’est fou, dit Picot. Nous n’en reviendrons certainement pas.

— Et là-bas, reprend le caporal, elles ignoreront toujours comment nous serons tombés.