Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/92

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

apparaît dans le ciel décoloré par-dessus la cime déchiquetée d’un sapin. Le sergent Lecointre fait sa ronde pour surveiller les hommes au créneau. Il rencontre Picot conduisant une équipe de travailleurs :

— Où vas-tu ?

Les mots sont dits à peine, murmurés comme au chevet d’un malade. L’éclair des fusées aveuglantes passe en reflet tour à tour sur le visage des deux amis perdus dans les ténèbres du sous-sol.

— Le commandant m’envoie là-bas, au poste d’écoute, organiser un observatoire. Tu vois, on porte des volets.

— Sale truc, mon vieux, fais attention à toi.

— Penses-tu ! Il n’y a pas de danger, dit Picot.

Pourtant ils se serrent la main en se séparant.

Par le boyau, si creux que sa paroi dépasse les plus hautes têtes d’un demi-mètre, Picot s’en va au poste d’écoute. Cette nuit d’avril baignée de clair de lune est un peu grisante. Picot se souvient de certaines promenades