Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/99

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gneurs se tenaient debout derrière leur écu dont la pointe était fichée au plancher de la nef. Quel tableau ! Quelle vision ! Toutes ces caravelles voguant de conserve sous la pluie de feu que leur lançaient les mangonneaux du rivage, et à la pointe de chaque nef, pendant que les nautonniers ramaient, les chevaliers croisés, droits et impavides, attendant d’être brûlés ou de pouvoir combattre. Alors le ciel s’émeut de tant de constance, les éléments prennent parti pour les preux ; le vent se retourne et reporte le feu vers les méchants, si bien que ce sont les Sarrasins retors qui finissent par être brûlés vifs, pris à leurs propres artifices. À ce moment, la nef heurte une queue de sablon. Les bons chevaliers, ayant de l’eau jusqu’à leur robe, prirent pied, l’écu au poing, et la pointe de la lance vers les infidèles. Mainfroy de Catalpan se retrouva aux côtés du comte de Foix dont il déploya la bannière. Et il la tenait d’une main si assurée que tous les hommes d’armes étaient pénétrés de son propre courage. Les infidèles pliaient partout où il se montrait. On combattait jusque