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CES DEMOISELLES FJORD

Dans la salle des fiévreuses, l’une des plus grandes de cet hôpital provincial, la nuit des malades commençait. Les lampes électriques qui paraissaient, sous leur large réflecteur en ombelle, comme des gouttes de lumière pendues par des fils au plafond lointain, inondaient de blanc les murs glacés de ripolin bleuâtre. Le parquet nu, ciré chaque matin, les reflétait comme l’eût fait une nappe d’eau. Dans la rangée des lits, on voyait les mouvements lents des draps, agités par des membres lassés qui cherchaient le repos. Rien ne s’entendait, que le souffle des malades endormies, et le froissement