Page:Yver - Un coin du voile.djvu/131

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— Je vous remercie, madame, dit encore Johannah toute palpitante.

— Mais ce n’est pas tout. J’entendais parler de vous depuis longtemps, je vous connaissais… et si je viens dans un jour comme celui-ci, mademoiselle, ce n’est pas sous un prétexte léger de seule sympathie. Il y a autre chose…

Elle s’embarrassait. Le cœur de Johannah battait à grands coups. Ses yeux erraient par la chambre qu’inondait sans ombre la grande lumière blanche de l’électricité dont le foyer minuscule se fixait au mur.

— J’ai à vous dire autre chose, mademoiselle, une chose grave. Vous n’êtes assurément pas une femme ordinaire, et je puis avec vous agir comme je le fais, bien que ce soit contre tous les usages. Vous êtes virile et forte, vous êtes une cérébrale, un être de froide discussion, et certes pas l’une de nos petites filles françaises.

— Sait-on qui l’on est ! soupira Johannah.

— Mon fils, mademoiselle, le docteur Vergeas, qui vous voit dans l’hôpital depuis de longs mois… s’est pris pour vous d’une grande